L’histoire ne fait jamais relâche

Autant petit que grand, tout le monde aime la semaine de relâche. Pourtant il n'y en a pas toujours été ainsi. Regardons de plus près ses origines.

À l’approche de la semaine de relâche pour des milliers d’élèves au Québec, la chronique de ce mois-ci retourne aux origines de ce long congé qui fait la joie de (presque) tout le monde.

En Amérique du Nord, ce congé printanier porte plusieurs noms comme March Break ou encore le fameux Spring Break américain. Pour les étudiants du cégep ou de l’université, on parle plutôt de la semaine de lecture. Quoi qu’il en soit, cette tradition au Québec fêtait récemment ses 40 ans d’existence.

Ses origines

Remontons d’abord à ses racines très anciennes. Déjà, à l’époque de la Grèce et de la Rome antique, la tradition veut que l’on célèbre l’arrivée du printemps. Les peuples celtes, eux, dansent autour de feux de joie au moment de Beltane, c’est-à-dire le 1er mai, pour marquer le début de la saison claire.

C’est surtout de France que vient ce fameux congé de mars. Ses origines sont plutôt floues, mais on remarque que Napoléon III instaure le premier un congé de trois jours à l’occasion de Pâques en 1860. En 1939, le congé pascal avait une durée de deux semaines, alors que seulement quelques jours marquaient le congé de Noël. Le tout finit par s’équilibrer vers la règle de 7-2, pour 7 semaines de cours suivies de 2 semaines de congé. En France, cela donne donc deux semaines à la Toussaint, deux à Noël, deux à l’hiver (autour de notre semaine de relâche), puis deux au printemps, vers Pâques.

Et ici ?

Au Québec, c’est le commissaire scolaire Fernand Paradis qui est à l’origine de ce congé ! Ce dernier, travaillant sur sa maîtrise en enseignement dans les années 1960, se penche sur le taux d’absentéisme des élèves. Il remarque que les plus hauts taux se situent à la fin février et au début mars. Il en va de même pour les professeurs. De février à avril 1968, alors qu’il est directeur du service éducatif au niveau primaire à Québec, il exécute un stage d’observation en France. Il s’inspirera de leur système à son retour au Québec. Ce n’est qu’en 1977, lorsqu’il devient directeur de la Commission des écoles catholiques de Québec, qu’il soumet son projet. Après de nombreuses négociations avec le syndicat, qui s’opposait à ce que les élèves commencent une semaine plus tôt, soit avant la fête du Travail, il a finalement gain de cause. La première semaine de relâche scolaire au Québec a lieu en 1979. L’idée s’étend très rapidement à l’ensemble du Québec! Maintenant, vous saurez qui remercier pour cette pause bien méritée!

Chez nos voisins pas si loin

Du côté américain, le Spring Break a une toute autre signification, héritée des années 1930. Vers 1935, un entraineur de natation universitaire new-yorkais décide d’amener son équipe se pratiquer dans la toute nouvelle piscine olympique de Fort Lauderdale durant une semaine à la fin de l’hiver. Vite, l’idée se répand et plusieurs équipes de natation se présentent pour faire un entrainement. Entre les heures de nage, les jeunes festoient. Cela devient une réelle tradition à Fort Lauderdale si bien qu’un livre est publié en 1960 sur ce phénomène. Cela donne tout un coup de popularité au mouvement lorsqu’il est repris en film quelque temps après. Après une législation sur la consommation d’alcool dans la ville, Fort Lauderdale perd un peu de sa popularité, au profit d’autres villes côtières comme Daytona Beach. Aujourd’hui, la relâche est encore synonyme pour plusieurs de s’éclater au soleil.

Selon les études, aucun lien n’est fait entre la semaine de relâche et le taux de réussite des élèves. Par contre, c’est sans contredit un moteur pour l’industrie touristique, un tant soit peu que la température soit clémente durant ces quelques jours.